Le livre “Le Bug Humain” de Sébastien Bohler explore le fonctionnement de notre cerveau en mettant en lumière le rôle central du striatum, souvent appelé “cerveau reptilien”. Ce dernier est programmé pour maximiser les probabilités de perpétuation de l’espèce humaine en se basant sur cinq motivations secrètes : se nourrir, assurer sa progéniture, devenir plus fort, acquérir cette force avec un minimum d’efforts, et connaître le mieux possible son environnement.

Le striatum, une petite structure nerveuse présente chez tous les vertébrés, envoie de la dopamine (hormone de la satisfaction) pour récompenser l’action bien accomplie, tel que trouver une proie efficacement ou réussir à se reproduire. Le problème réside dans le fait que le striatum ne connaît aucune limite et incite fortement à manger, se reproduire, acquérir des ressources et des informations rapidement, sans se réfréner, ce qui pose des défis dans un monde moderne d’abondance et de surinformation.

Notre cerveau est configuré pour en demander toujours plus, même lorsque nos besoins sont satisfaits, ce qui crée une situation intenable au niveau global. Cette incapacité à se réfréner et à se projeter dans le futur est à l’origine de la crise environnementale et socio-économique actuelle : « En développant notre cortex cérébral, la nature nous a dotés d’une arme surpuissante. Mais c’est toujours le striatum qui tient cette arme. Et ses buts sont toujours les mêmes, tragiquement simples et limités. Les buts d’un enfant. Mais c’est maintenant un enfant surarmé. » Pourquoi ? Parce qu’il a les technologies à portée de main pour satisfaire tous ses besoins à l’excès et qu’il ne sait justement pas se réfréner…

L’auteur souligne que la crise actuelle, tant environnementale que socio-économique, découle de l’écart entre ces stratégies anciennes et notre société moderne d’abondance et de facilité d’accès à l’information. Notre cerveau, toujours en mode “toujours plus”, est constamment à la recherche de dopamines et de plaisirs immédiats, ce qui nous pousse à une consommation excessive et à une fuite en avant.

Cette incapacité à se projeter dans le futur et à mobiliser notre rationalité face à nos pulsions de consommation est un véritable défi à relever. Comment résister aux sirènes de la surconsommation et de la surinformation dans un monde où nos pulsions sont constamment sollicitées ?

En prenant conscience du fonctionnement de notre cerveau et en agissant pour établir un équilibre entre nos pulsions primaires et nos aspirations à long terme, il est possible de sortir du cercle vicieux de la surconsommation et de la surinformation. Le “Bug Humain” invite ainsi à la réflexion et à l’action pour surmonter nos pulsions primitives et agir de manière plus consciente pour notre bien-être et celui de notre planète.